
Je voudrais que leurs maux soient dits. M’intéresse que la douleur soit dite. Mais telle qu’elle le serait lors d’une conversation se prolongeant tard dans la nuit, sans pathos ni cris mais avec sourires, complicité. Il n’est sûrement pas inutile aujourd’hui de donner à entendre de telles histoires – à contre-courant. Pourtant, plus qu’à l’idéologie, je m’intéresse à ces deux femmes et à ce vieil homme.
Ces gens sont innocents, ces gens sont coupables. Êtres humains qui ont dit – puis à qui l’histoire a dit : "Disparaissez !" Et il faudrait que ce "disparaissez !" (comme tous les "disparaissez !") réveille notre effroi. Les personnages d’Ensorcelés par la mort ont lutté, croyant que " tout le monde allait être heureux".
Il s’agit sans afféterie mais joyeusement de laisser voir, entendre, venir jusqu’au spectateur, la peur et le courage, la détresse et l’enthousiasme, l’héroïsme et la faiblesse, bref l’humanité de ces trois êtres…
Le spectacle voudrait être un pas de retour vers nous-même, vers notre histoire, un pas à hauteur d’homme et de femme, à hauteur d’être humain, où l’aveuglement se dirait avec l’espoir et la lâcheté avec la souffrance.
Ensorcelés par la mort est un geste de mémoire, un geste de vie.
Nicolas Struve
La presse
« Vassili, un veil homme (Bernard Waver, saisissant) ; Margarita, une femme médecin (Christine Nissim, sidérante) et Anna, née dans un camp (Stéphanie Schawrtzbrod, fascinante, émouvante). Ces trois confessions font entendre la voix poignante des acteurs d’une dérive sanglante qui a englouti leur vie. Spectacle terrible et magnifique, éprouvant. »
Jean-Claude Raspiengeas, La Croix
« Une tentative de théâtre documentaire assumée et aboutie où les mises en situation ne se télescopent pas mais s’enchaînent comme une évidence. On est bouleversé devant ces êtres pris dans les rouages d’un système implacable. »
Marie-José Sirach, L’Humanité
« Nicolas Struve s’empare du roman et les témoins de l’effondrement du communisme viennent se livrer au public. Dans un décor minimaliste, reflet d’un monde qu’ils ne reconnaissent plus et qui laisse la place au conte et à notre imaginaire, les récits sont poignants, ponctués par la musique russe telle l’écho des chants qui les animent encore. L’espace qui se crée est celui de la mémoire qui se déroule malgré la pudeur, elle s’empare du vide, elle crée des silences, ouvre des blessures, interroge l’identité… »
Marine le Bonnois, Le Souffleur
Représentations ATP : Théatre Antoine Vitez
le 9 Novembre 2010, 20H30
le 10 Novembre 2010, 19H00
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